Abandonné, transi par le froid polaire, Varlam est un petit chat sauvé par une équipe de tournage au fin fond de la Sibérie. Les cinéastes tournent un reportage sur les traces du poète russe Varlam Chalamov déporté dans le goulag stalinien. En suivant la «route des ossements » ils retracent l’histoire de la Kolyma et témoignent de l’horreur concentrationnaire soviétique. L’apparition de ce petit chat, sa faiblesse, son innocence, ses caprices amusés sont une respiration dans ce récit glacial. Par son besoin de tendresse, d’attention répétée, le petit chat Varlam devient le miroir inversé de notre sauvagerie.
A la faveur du Vatican, Eric-Emmanuel Schmitt projette un voyage en Terre Sainte.
Le voici, peu après, au milieu d'un groupe de touristes français, sur les lieux de la Bible, dans les pas du Christ.
Avec la foi du " presque nouveau converti ", mais aussi avec la candeur et le sens critique de l'homme d'aujourd'hui, E-E Schmitt nous invite dans une aventure spirituelle et nomade. Chemin faisant, le ton passe à la confession, l'image se fait parfois édifiante, mais souvent l'écrivain-pélerin sait se montrer ironique, étonné, énervé et mordant face à la laideur de certains sites, devant la raideur de certains religieux ... on le découvre même perclus d'étonnement devant l'impasse politique actuelle dans cette ville pourtant trois fois sainte.
Acmé de son voyage , le récit de la remontée de la " via Dolorosa " - le chemin de croix du Christ- jusqu'à l'exaltation au Saint Sépulcre nous bouleverse particulièrement.
Bref, Jérusalem a transformé Eric-Emmanuel Schmitt, et son " Défi de Jérusalem " risque d'émouvoir fortement le lecteur, celui qui croit au Ciel, comme celui qui n'y croit pas.
Comprendre simplement la vie de Blaise Pascal, c'est le pari - gagnant - de Christine Orban dans "Soumise".
Raconter le lien exceptionnel et fusionnel, " l'Alliance " disent-ils, entre le mathématicien-philosophe génial, et sa non moins géniale petite soeur Jacqueline; c'est le coeur battant de ce roman biographique.
Christine Orban a le juste talent pour saisir les caractères aigus de cette si singulière famille, et décrire les affres de cette époque frondeuse. Fille, Jacqueline ne peut accéder à la science comme son frère; son tempérament la portera vers les lettres et le théâtre. Brillante, elle se produira encore jeune devant le Cardinal de Richelieu, ainsi que devant la reine Anne d' Autriche.
Plus tard, la religion catholique, ciment obsessionnel de la famille Pascal, deviendra peu à peu le ferment d" agitations morales " entre le frère et la soeur. Soumise éclairée face aux hommes, Jacqueline se révélera d'une obéissance absolue à l' Eglise en entrant à Port- Royal. Plus tourmenté - plus fort ou plus faible c'est selon - Blaise Pascal n'abandonnera jamais la Science pour Dieu.
Les Valois et les Plantagenêts, Jeanne d'Arc et Du Guesclin, le Prince Noir et le Dauphin Charles, la technicité des archers anglais et la morgue désastreuse des chevaliers français ...peuplent les 400 passionnantes pages de cette " Guerre de Cent Ans ". Avec une écriture vive, claire et précise, sans jargon, Amable Sablon du Corail analyse les péripéties de cette hostilité héréditaire; et démontre que les Valois, loin d'improviser par tâtonnements après chaque défaite successive, se sont employés à une politique réfléchie de reconquête sur la longue durée. Et à la fin, la France gagne.
Ils ont dû quitter l'Espagne de Franco, affronter la dictature de Trujillo en République Dominicaine ; ils ont vécu au plus près la Chine communiste de Mao, le Paris agité de mai 68; ils ont combattu aux cotés de la guérilla des FARC en Colombie ... La famille Cabrera s'est frottée dangereusement aux soubresauts de l'Histoire du XXème siècle. Pendant la Révolution culturelle à Pékin les parents Cabrera ont même laissé seuls leurs deux enfants encore adolescents comme pupilles du gouvernement chinois .
Sans jugement politique, avec un grand art de la nuance, par une construction habile et limpide, Vasquez nous décrypte l'histoire de cette famille hors du commun. Leur idéal révolutionnaire pourra-t-il survivre aux forces du réel ?