Les zéros sociaux

De tout temps, l'homme a cherché à communiquer avec son semblable. Du cri primal aux peintures rupestres, des hiéroglyphes au parchemin, de Gutemberg à Graham Bell, on a sans cesse développé des techniques pour se comprendre et transmettre notre savoir. Puis sont apparus les réseaux sociaux jusque dans nos smartphones. Aujourd'hui on chatte, on snapchatte, on like, on partage, on tweete, on retweete, on LoLLe, on trolle, on zappe, on clique, on redirige, on kiffe, on surkiffe, on mentionne, on tague, on épingle, on fact-check, on blogue, on poste, on buzz, on bloque, on commente, on follow, on googlise, on publie, on notifie, on se fait des tas d'amis virtuels, mais continue-t-on à se parler ? Force est de constater que loin de nous rapprocher, les réseaux sociaux tendent à nous isoler derrière nos écrans. Serions-nous condamnés à devenir de simples intermédiaires chargés de faire communiquer des intelligences artificielles entre elles ? Avant d'être contraints d'en pleurer, commençons par en sourire.