- EAN13
- 9782221127360
- Éditeur
- Robert Laffont
- Date de publication
- 15/09/2011
- Collection
- Le Monde comme il va
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La Fabrication de l'ennemi
ou Comment tuer avec sa conscience pour soi
Pierre Conesa
Robert Laffont
Le Monde comme il va
Autre version disponible
-
Papier - Robert Laffont 21,50
Comment les hommes en viennent-ils à se massacrer légalement ?
"Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver
d'ennemi !" avait prédit en 1989 Arbatov, conseiller diplomatique de
Gorbatchev. L'ennemi soviétique avait toutes les qualités d'un "bon" ennemi :
solide, constant, cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de
l'Occident et rendu plus vaine sa puissance.
L'ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une
nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. C'est
pourquoi les États, les services de renseignements, les think tanks
stratégiques et autres faiseurs d'opinion "fabriquent" consciencieusement de
l'ennemi, qu'il soit rival planétaire (Chine), ennemi proche (Inde-Pakistan),
ennemi intime (Rwanda), Mal absolu, ennemi conceptuel ou médiatique.
Certains ennemis sont bien réels, d'autres, cependant, analysés avec le recul
du temps, se révèlent étonnamment artificiels. Conséquence : si l'ennemi est
une construction, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le
déconstruire. Il s'agit moins au final d'une affaire militaire que d'une
question politique.
"Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver
d'ennemi !" avait prédit en 1989 Arbatov, conseiller diplomatique de
Gorbatchev. L'ennemi soviétique avait toutes les qualités d'un "bon" ennemi :
solide, constant, cohérent. Sa disparition a en effet entamé la cohésion de
l'Occident et rendu plus vaine sa puissance.
L'ennemi est-il une nécessité ? Il est très utile en tout cas pour souder une
nation, asseoir sa puissance et occuper son secteur militaro-industriel. C'est
pourquoi les États, les services de renseignements, les think tanks
stratégiques et autres faiseurs d'opinion "fabriquent" consciencieusement de
l'ennemi, qu'il soit rival planétaire (Chine), ennemi proche (Inde-Pakistan),
ennemi intime (Rwanda), Mal absolu, ennemi conceptuel ou médiatique.
Certains ennemis sont bien réels, d'autres, cependant, analysés avec le recul
du temps, se révèlent étonnamment artificiels. Conséquence : si l'ennemi est
une construction, pour le vaincre, il faut non pas le battre, mais le
déconstruire. Il s'agit moins au final d'une affaire militaire que d'une
question politique.
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