Rome en un jour

Maria Pourchet

Gallimard

  • Conseillé par
    13 novembre 2013

    Pour l’anniversaire de son compagnon Paul, Marguerite a organisé à son insu une fête sur la terrasse d’un hôtel parisien. Mais Paul installé dans son canapé n’a pas envie de bouger. Les invités arrivent, essaient de meubler l'attente en vain.
    Autant le dire tout de suite, ce roman est une déception. Maria Pourchet nous entraîne à tour de rôle dans l’appartement du couple et sur la terrasse de l’hôtel. Une galerie d’invités hypocrites comme la meilleure amie de Marguerite ou prétentieux qui ne savent plus que dire ou que faire pour tuer l’attente. Car le temps passe et ni Paul ni Marguerite n’apparaissent. Marguerite a beau chercher des prétextes, Paul ne veut pas sortir. Très rapidement, le ton devient acerbe entre eux et les rancœurs prennent le dessus.

    Si j'ai souri durant les premières pages, je me suis très vite lassée de ces invités superficiels et sans intérêt particulier comme de la tournure que prend la soirée entre Paul et Marguerite. L’écriture vive, incisive de Maria Pourchet ne parvient pas à sauver ce roman qui s’enlise : surenchère d'ironie, des thèmes sans nouveauté, une trame très prévisible. Autant le premier roman de cette auteure était jubilatoire autant celui-ci est son opposé...


  • Conseillé par
    24 octobre 2013

    Pour l'anniversaire de Paul, son compagnon, Marguerite a organisé, à son insu, une fête sur la terrasse d' un hôtel.
    Maria Pourchet, en alternant les chapitres, passe de l'appartement où Marguerite s'efforce en vain de convaincre Paul de sortir pour assister à cette fête, à la terrasse de l'hôtel où les invités essaient de meubler une attente qui s'éternise...
    Avec humour et ironie, l'auteur nous présente, d'un côté, toute une galerie de personnages aux portraits bien " croqués" et, de l'autre, l'histoire de ce couple qui va se dégradant tout au long de la soirée.


  • Conseillé par
    5 septembre 2013

    Cynique et corrosif

    C’est le mois de juin, une quinzaine de personnes ont été conviées sur un toit d’hôtel parisien. Tous ne se connaissent pas. Le soleil se couche sur fond de poncifs, réflexions météorologiques et tentatives de classement social à peine dissimulées. Mais le temps commence à se faire long, et les absents ont toujours tort, alors pourquoi ne pas critiquer l’hôtesse de la soirée ? On parle là de Marguerite, qui a voulu faire cette surprise à Paul, une soirée d’anniversaire quatre mois après la date, mais qui ne sait pas mentir. Paul ce soir est en survêtement devant un match de rugby, et il est impossible de le faire sortir. Tandis que sa meilleure amie dévoile à toutes ses connaissances la rigidité, les manies alimentaires et les mille névroses de Marguerite, celle-ci tente d’attirer Paul hors de sa tanière soumettant sans le vouloir son couple moribond à un séisme dont ni l’un ni l’autre ne maîtrise les conséquences. De l’autre côté, sur le toit, l’alcool a propulsé la soirée dans un de ces maelstroms que seule permet la fiction.

    Car manier la fiction, ça, Maria Pourchet sait le faire. Donnez-lui une nuit, deux unités de lieux, une dizaine de personnages, il ne lui en faut pas plus pour vous ciseler une comédie contemporaine qui en dit autant sur les déboires du couple que sur le jeu des apparences sociales. À la parution de son premier roman, " Avancer ", l’année dernière, cette brillante écrivaine de trente- trois ans reconnaissait le dessein de faire rire. Avec ce deuxième titre, Maria Pourchet a dépassé le stade de l’intention sous-jacente : " Rome en un jour "_ _semble avoir été écrit avant tout _pour_ faire rire. Autant de cynisme et de corrosion, de burlesque et de comique de langage, c’est rare. De fait, à bien des égards, le roman_ _évoque les plus grands succès du théâtre filmé. Même agilité dramatique, même traits forcés jusqu’à la caricature, parfois. Maria Pourchet dégomme tout sur son passage, et elle dispose de la meilleure des armes de destruction massive : le langage, qu’elle emploie avec une précision et une endurance impressionnantes. Force le respect notamment la façon dont elle dépoussière une pratique littéraire vieille comme le monde, celle d’interpeller le lecteur, le convoquant lui aussi au cœur de cette mascarade sociale.

    Mais est-ce possible que Maria Pourchet soit victime de son intelligence ? Voilà la question qui nous chiffonne. Parce qu’en refermant cet objet littéraire parfaitement huilé, qui s’achève comme une nouvelle sur un chute inattendue, ultime pirouette de l’aisance narrative de l’auteure, on regrette qu’un style aussi maîtrisé n’ait pas servi à faire naître en nous des émotions. Les personnages de ce double huis-clos sont davantage des figures de style que des alter ego. À moins que ce soient sur les codes de la comédie de mœurs, en les exacerbant pour mieux les parodier, que Maria Porchet ait voulu tirer à bout portant…

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