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Conseillé par (Libraire)
10 septembre 2024

Conseillé par Coralie

La petite bonne, c'est cette femme invisible qui se presse de maison en hôtel particulier avec un panier rempli de brosses et de produits d'entretien. Habituée aux tâches ingrates, à la préparation des petits déjeuners, à récurer les sols et laver le linge, son quotidien est chargé, répétitif et usant.
Dans ce roman de Bérénice Pichat, la petite bonne, au cœur des années 30, travaille notamment pour la famille Daniel ; lui est infirme et gueule cassée, rescapé de la bataille de la Somme, sa femme est dévouée à son mari, aidante et soignante à la fois.
La petite bonne évite autant que possible le salon sombre dans lequel vit M. Daniel, mutique et observant l'extérieur sans se lasser. Un jour, Alexandrine Daniel est invitée à une partie de campagne auprès de ses amis. À la fois ravie et inquiète de quitter son mari et cette ambiance morose, elle demande à la bonne de rester avec lui jour et nuit, ce qu'elle accepte. Commence alors un huis clos entre cette femme méticuleuse et cet homme abimé. Il va alors lui faire une demande surprenante qui va créer une ambiance particulière entre eux dans ce temps suspendu de l'attente.
En dehors de cette histoire aux personnages attachants, l'écriture du roman est originale et de circonstance : tantôt en vers, tantôt en prose en fonction du protagoniste qui s'exprime, ce style ajoute du corps à ce roman.
"La petite bonne" est un roman sensible dont la lecture nous emporte avec facilité dans l'atmosphère des années trente.