Henri IV roi, Le pari de l'Hérétique
EAN13
9791026711063
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
Epoques
Langue
français
Langue d'origine
français
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Henri IV roi

Le pari de l'Hérétique

Champ Vallon

Epoques

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791026711063
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    18.99

  • Aide EAN13 : 9791026711070
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    18.99

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Ce livre plonge au cœur de la crise de la monarchie française du XVIe siècle
pour en ressortir les mécanismes qui mirent un terme aux guerres de Religion
restés invisibles dans une historiographie qui continue trop souvent d’isoler
Henri IV dans son rôle de sauveur – l’Hercule français terrassant l’Hydre de
la Ligue et accordant aux Français l'édit de Nantes. Il s'agit de changer le
paradigme épistémologique, de briser la logique téléologique qui façonne
l’histoire de la reconquête henricienne et de retrouver la « logique de
l’imprévisible », pour reprendre l’expression de Pierre Chaunu : en 1589, un
prince calviniste devenait roi, et le futur devait paraître plus incertain que
jamais à ses sujets majoritairement catholiques. Si le nouveau souverain
promit par la déclaration de Saint-Cloud de conserver la religion catholique
intacte et exprima son désir de se faire instruire par un concile, on ne
pouvait pas savoir s’il allait tenir ses promesses. Compter sur l’abjuration
du Navarrais était un pari. Ce pari paraît particulièrement paradoxal dans le
cas des prélats qui reconnurent la légitimité de l'Hérétique excommunié par
Rome et qui s'opposèrent à la Ligue – n'étaient-ils pas théoriquement les
défenseurs privilégiés de la religion catholique dans le royaume ? L'enquête
de Lana Martysheva vise à rendre ce choix intelligible et à observer le type
de conduite politique de ce groupe d'hommes – cardinaux et évêques – qui,
autour du souverain, ont fait le travail de penser le pouvoir royal dans le
cadre inédit et éminemment problématique que les circonstances venaient de
tracer brusquement. L’ouvrage dévoile alors leurs démarches visant la
reconstruction de l’équilibre perdu pendant les guerres de Religion par une
revalorisation de la figure traditionnelle du roi très-chrétien. C'est ainsi,
en déplaçant la focale historique du roi aux prélats royalistes (Jacques du
Perron, Nicolas de Thou, Claude d’Angennes, Charles de Bourbon le jeune…), et
en exploitant le grand potentiel heuristique d’une crise politique grave, que
l'on peut aborder sous un nouvel angle le fonctionnement et l'évolution de la
monarchie française dans cette période charnière. D'une manière originale,
l'enquête dénoue le fil liant les faits politiques et le travail sur
l’expression symbolique du pouvoir royal. L’événement – l’abjuration royale,
le sacre, l’absolution pontificale – a une place centrale dans l’analyse, mais
non en tant que colonne d’une histoire événementielle. D’une certaine façon,
il s’agit de déconstruire l’idée de fait accompli, de donnée, pour révéler le
travail de l’événement, dans ses diverses dimensions. La reconstruction
symbolique de la monarchie française à la fin des guerres de Religion est
ainsi repensée comme une œuvre collective, à la lumière des stratégies
d’acteurs qui n’étaient pas au cœur de l’État à proprement parler, mais qui
s’avérèrent décisifs au cœur des processus qui lui permirent de survivre.
Alors que des biographies du premier Bourbon continuent à paraître pour
raconter le même récit événementiel et « héroïsant » (Henri IV se convertit,
Henri IV se fait sacrer..), ce sont les coulisses d’une histoire incertaine
derrière le mythe efficient et hérité de l’individu exceptionnel que cette
étude a choisi d’éclairer. Lana Martysheva est docteure en histoire moderne
(thèse soutenue à Sorbonne Université, sous la direction de Denis Crouzet),
spécialiste de l’histoire culturelle, religieuse et politique européenne
(particulièrement, France et Italie). Elle a enseigné à la Sorbonne et à Aix-
Marseille Université et a été Max Weber fellow à l’Institut universitaire
européen de Florence. Actuellement, elle est membre de l’École française de
Rome, où elle travaille sur son nouveau projet « Ancrer la nouvelle : Rome et
l’actualité des guerres de Religion françaises ».
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