Âme brisée

Akira Mizubayashi

Gallimard

  • 4 juin 2020

    Un roman doux et douloureux à la fois

    Tokyo, nous sommes en 1938 en plein conflit sino-japonais. 3 étudiants chinois se réunissent régulièrement autour de YU, professeur d’anglais, violoniste et compositeur à ses heures, père de REI, pour assouvir leur passion commune, la musique classique. Lors d’une répétition, des soldats interrompent celle-ci, s’emparent du violon, le cassent et embarquent le quatuor sous l’accusation de complot contre le pays. Rei, caché dans une armoire assiste à la scène. Il sera adopté par un couple de français, deviendra luthier, rencontrera Hélène, et finira par se décider à restaurer le violon paternel. Un roman doux et douloureux à la fois


  • Conseillé par
    26 octobre 2019

    1939-1945, violon

    De l’auteur, j’avais aimé cet été "Un amour de Mille Ans".
    C’est avec plaisir que j’ai ouvert son nouveau roman au titre à double sens, encore une fois.
    Le roman s’ouvre sur un jeune garçon caché dans un placard pendant qu’il entend un soldat japonais briser le violon de son père.
    Puis le récit commence et raconte cet épisode de l’enfance de Rei pendant la guerre de 39-45 au Japon. Après une ellipse, nous retrouvons Rei en France où il est devenu luthier et pendant des années, à réparé le violon de son père.
    Avec, toujours en arrière-plan, le morceau de Schubert Rosamunde que le quatuor de son père répétait.
    J’ai aimé suivre Rei-Jacques à travers son identité française qui n’oublie pas sa part japonaise, malgré les années, ces réflexions sur la langue française qui place tous les interlocuteurs sur un pied d’égalité, contrairement à la langue japonaise.
    J’ai aimé la présence de la musique, comme une présence des morts.
    J’ai aimé les souvenirs de chacun sur le père de Rei et du soldat.
    J’ai aimé les personnages, tous gens de bonne volonté, en lutte contre la pensée dominante visant à interdire et exclure.
    Un auteur japonais qui vit au Japon et qui écrit magnifiquement en français.

    L’image que je retiendrai :
    Celle de Rei, de retour au Japon, se souvenant de son dernier petit déjeuner avec son père composé de riz, d’un oeuf cru et de sauce soja.
    https://alexmotamots.fr/ame-brisee-akira-mizubayashi/