Olga

Bernhard Schlink

Gallimard

  • Conseillé par (Libraire)
    9 février 2019

    ROMANCE DOUCE AMERE

    L'histoire débute à la fin du 19e siècle dans l'Empire allemand: Olga, petite fille perd ses parents et va vivre chez sa grand-mère qui ne l'aime pas. Voisine de la famille riche du village, Olga s'éprend d'Herbert, le fils mais leur mariage n'est pas possible, trop d'écart de classe! Ils vivront loin de leur famille mais Herbert part en expédition vers le Grand Nord en 1912 et la séparation sera dure. Nous irons jusqu'en 1971 mais je vous laisse découvrir le style brillant et l'histoire qui ne l'est pas moins


  • Conseillé par
    27 janvier 2021

    Née à la fin du XIXème siècle dans une ville de Silésie, Olga n'est encore qu'une petite fille quand ses parents meurent du typhus. Elle est alors recueillie par sa grand-mère qui l'emmène dans son village de Poméranie. Cette enfant éveillée et curieuse, animée d'une intarissable soif d'apprendre n'est pas au goût de son aïeule et son refus obstiné de se faire appeler Helga -Olga étant jugé trop slave- marque le début d'une vie commune faite de mésentente et de conflits larvés. Mais Olga ne se laisse pas démoraliser par ce foyer sans amour et c'est à l'école qu'elle s'épanouit malgré les obstacles que dressent sur la route du savoir l'instituteur et le pasteur. Olga est déterminée à étudier et à devenir institutrice. L'amour, elle le découvre dans les yeux puis dans les bras de son meilleur ami, Herbert. Elle n'est qu'une fille du village parmi les autres, une pauvresse orpheline, lui est l'héritier de la plus riche famille du village, des propriétaires terriens à la tête d'un empire sucrier. Ces deux-là s'aiment envers et contre tout. Olga qui rêve d'enseigner et Herbert qui ne pense qu'à parcourir le monde, à le conquérir au nom de la grande Allemagne. Cet amour jugé impossible par tous survivra aux temps, aux guerres et même à la mort. Toute sa vie, Olga sera la femme d'un seul homme…

    C'est l'histoire d'une femme, d'un amour, d'un pays.
    Olga, que l'on découvre se tenant à peine debout sur ses deux jambes et que l'on quitte nonagénaire morte héroïquement, est l'une de ses femmes de papier qui marque profondément un lecteur.
    Olga tient à la fois du chêne et du roseau, elle ne plie pas, elle ne rompt pas. C'est une femme libre, une féministe avant l'heure, passionnée par son métier d'institutrice à une époque où les femmes ne sont pas vouées à faire des études et exercer une profession. C'est une femme amoureuse aussi. D'un homme qui n'est pas pour elle, d'un égoïste, d'un courant d'air. Mais Olga est fidèle et jusqu'au bout de sa vie, elle continuera à lui écrire, poste restante à Malmø, dans ce Grand Nord où il a disparu corps et biens. Lui contant son quotidien solitaire, son attachement indéfectible et les grandes secousses de l'histoire. Car Olga est née en Allemagne. Un petit pays qui rêve de grands espaces. De Bismarck à Hitler, ses dirigeants ont toujours vu trop grand, trop serrés dans les frontières d'une Allemagne qu'ils voulaient "über alles". Olga a connu les deux guerres et n'en a jamais démordu, c'est la folie expansionniste instillée par Bismarck qui a conduit son pays à sa perte. Libre penseuse, Olga a résisté aux appels patriotiques et aux sirènes du nazisme, ne ressentant qu'une immense peine pour tous ces jeunes soldats sacrifiés.
    Olga est une femme simple dont la vie recèle pourtant bien des secrets. C'est avec Ferdinand, jeune homme d'abord, puis vieillissant lui aussi, que nous pénétrons dans l'intimité de cette femme hors du commun. Elle a été pour lui une amie, une confidente, une conseillère, une mère, une grand-mère, et il a été fidèle à ce lien toute sa vie, curieux de son histoire et de ses secrets.
    Olga est un magnifique roman, une belle leçon de vie, le parcours émouvant d'une femme forte et inspirante. Un coup de cœur.


  • 22 mars 2019

    Olga

    C'est l’histoire de Olga, avec ses espoirs et ses déconvenues et surtout son amour pour Herbert, le rêveur, l'aventurier qui disparaîtra un jour sans laisser de traces. Elle traversera le siècle, les deux grandes guerres, sans jamais fermer la porte à ce grand amour. Elle est née pauvre, recueillie par une grand-mère acariâtre et elle comprend très vite que l'école et l'éducation seront sa porte de sortie.
    Un très beau roman sur le destin d'une femme libre et amoureuse au cœur d'une Allemagne toujours prête à tout pour assouvir ses rêves de grandeur.


  • Conseillé par
    11 mars 2019

    Allemagne & amour

    De l’auteur, j’avais adoré son premier roman Le liseur. Son précédent La femme sur l’escalier ne m’avait pas convaincu.
    J’ai donc ouvert son dernier roman, et j’ai aimé Olga.
    Orpheline polonaise recueillie par sa grand-mère allemande, elle se lit d’amitié avec Herbert, le fils de l’industriel. Mais la famille d’Herbert ne voit pas d’un bon œil cet amour naissant. Herbert est un être à part : il adore courir, de l’aube au crépuscule.
    Olga se bat pour devenir institutrice et y parvient, tout en aimant Herbert qui part dans la colonie africaine de l’Allemagne, puis en Amérique du Sud, avant une expédition en Arctique.
    Olga voit se déclarer la Première puis la Seconde Guerre mondiale. Elle raconte à Ferdinand, le dernier-né de cette famille, sa vie.

    J’ai aimé le personnage d’Olga, femme forte qui sait ce qu’elle veut, son amour inconditionnel pour Herbert à qui elle ne cesse d’écrire pendant des années.

    J’ai aimé sa vision de l’Allemagne : « trop de grandeur », et son acte final de rébellion.

    Un roman lu d’une traite, un personnage de femme émouvant.

    L’image que je retiendrai : Celle de Ferdinand partant à Tromso à la recherche des lettres d’Olga à Herbert.

    https://alexmotamots.fr/olga-bernhard-schlink/


  • Conseillé par
    16 janvier 2019

    Après le décès de ses parents, Olga doit quitter la Sibérie pour suivre sa grand-mère paternelle, une femme dure au cœur sec, en Poméranie. Elle se lie d’amitié avec Herbert et Viktoria, les enfants d’un riche industriel. Elle et Herbert tombent amoureux mais sa condition très modeste est un frein pour la famille d’Herbert.

    Nous sommes au début du XXème siècle. Olga est déterminée à devenir institutrice et elle le devient en surmontant bien des difficultés. Assoiffé d'immensité, Herbert s'engage dans l'armée pour combattre en Afrique. Il en reviendra toujours assoiffé de conquêtes. Puis ce sera l'Argentine et une expédition à destination de l'Arctique qui doit être la première à franchir le Passage Nord-Est. Pendant ce temps, Olga trompe l'attente et la solitude en s'occupant en plus de son travail du jeune Eik, l'enfant de voisins. Mais les mois se transforment en années, et elle n'a toujours aucune nouvelle d'Herbert...

    Je n’en dirai pas plus sur l’histoire sauf que la dernière partie est riche en surprises et en émotions. À travers la vie d’Olga, Bernard Schlink retrace l'histoire de l'Allemagne sur plus d'un siècle avec ses rêves de grandeur, ses fantasmes de domination et de puissance. Un beau portrait d’une femme forte et intelligente bousculée par l’Histoire et par les fantasmes de grandeur des hommes. C'est subtil et élégant !