- EAN13
- 9782897593735
- Éditeur
- Atelier 10
- Date de publication
- 20/03/2018
- Collection
- Nouveau Projet
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
-
La plus antillaise des villes anglaises
Aide EAN13 : 9782897593735- Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
1.99
Au nord du Bearpit, Saint Pauls est un quartier notoirement jamaïcain. Collage
de petites maisons victoriennes et de grands ensembles, il s’est complètement
transformé avec l’arrivée, dans les années 1950, d’une main-d’œuvre venue des
anciennes colonies—des Antilles et de l’Afrique de l’Est. Grâce à l’essor de
sa scène musicale et artistique ces dernières décennies, Saint Pauls a pris de
nouvelles couleurs. En témoignent les graffitis le long de Stokes Croft,
Jamaica Street, Nelson Street ou Cheltenham Road, les nombreuses salles de
concert, les bars artistiques et les petites galeries d’art. Aujourd’hui,
entre les cantines caribéennes poussent les cafés véganes. «Bristol a beaucoup
à offrir aux jeunes musiciens», m’explique Lady Nade, de son vrai nom Nadine
Gingell, dans son studio au cœur de Saint Pauls. Cette femme à la longue
chevelure bouclée est l’une des chanteuses les plus actives des cafés concerts
de la ville. Sa musique, qu’elle qualifie de «folky et moderne», s’inspire à
la fois de celle de Billie Holiday et d’Ella Fitzgerald, de Leonard Cohen et
d’Antony and the Johnsons. Lady Nade, qui était l’été dernier à l’affiche au
womad, le plus grand festival de la région après Glastonbury, œuvre également
comme formatrice auprès des jeunes issus de quartiers défavorisés qui rêvent
de faire carrière en musique. «Aujourd’hui, le rap appartient à tout le monde,
aussi bien à nous autres, qui avons un héritage antillais ou américain, qu’aux
jeunes Anglais et Irlandais.» Pour peu qu’on puisse briser les barrières entre
genres et origines socio-géographiques. «La ville est passée par une phase de
réappropriation culturelle», raconte pour sa part l’historien et poète Edson
Burton, qui vit à Bristol depuis des années. «Incarnant l’esprit rebelle de la
ville, le punk, le reggae et le hip-hop ont joué un rôle immense dans la lutte
contre le racisme. La seconde génération d’ascendance antillaise et africaine
n’envisage pas une seconde de retourner en Jamaïque ou au Nigéria, comme leurs
parents ont pu le faire: ils sont Britanniques. Même si les différences de
traitements sont encore flagrantes.»
de petites maisons victoriennes et de grands ensembles, il s’est complètement
transformé avec l’arrivée, dans les années 1950, d’une main-d’œuvre venue des
anciennes colonies—des Antilles et de l’Afrique de l’Est. Grâce à l’essor de
sa scène musicale et artistique ces dernières décennies, Saint Pauls a pris de
nouvelles couleurs. En témoignent les graffitis le long de Stokes Croft,
Jamaica Street, Nelson Street ou Cheltenham Road, les nombreuses salles de
concert, les bars artistiques et les petites galeries d’art. Aujourd’hui,
entre les cantines caribéennes poussent les cafés véganes. «Bristol a beaucoup
à offrir aux jeunes musiciens», m’explique Lady Nade, de son vrai nom Nadine
Gingell, dans son studio au cœur de Saint Pauls. Cette femme à la longue
chevelure bouclée est l’une des chanteuses les plus actives des cafés concerts
de la ville. Sa musique, qu’elle qualifie de «folky et moderne», s’inspire à
la fois de celle de Billie Holiday et d’Ella Fitzgerald, de Leonard Cohen et
d’Antony and the Johnsons. Lady Nade, qui était l’été dernier à l’affiche au
womad, le plus grand festival de la région après Glastonbury, œuvre également
comme formatrice auprès des jeunes issus de quartiers défavorisés qui rêvent
de faire carrière en musique. «Aujourd’hui, le rap appartient à tout le monde,
aussi bien à nous autres, qui avons un héritage antillais ou américain, qu’aux
jeunes Anglais et Irlandais.» Pour peu qu’on puisse briser les barrières entre
genres et origines socio-géographiques. «La ville est passée par une phase de
réappropriation culturelle», raconte pour sa part l’historien et poète Edson
Burton, qui vit à Bristol depuis des années. «Incarnant l’esprit rebelle de la
ville, le punk, le reggae et le hip-hop ont joué un rôle immense dans la lutte
contre le racisme. La seconde génération d’ascendance antillaise et africaine
n’envisage pas une seconde de retourner en Jamaïque ou au Nigéria, comme leurs
parents ont pu le faire: ils sont Britanniques. Même si les différences de
traitements sont encore flagrantes.»
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