- EAN13
- 9782764645451
- Éditeur
- Éditions du Boréal
- Date de publication
- 05/06/2018
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
En toute reconnaissance
Carnet de citations plutôt littéraires
Gilles Archambault
Éditions du Boréal
Livre numérique
Autre version disponible
-
Papier - Boréal 15,00
Il m’est arrivé de placer un exergue au début d’un chapitre, d’une nouvelle,
voire d’un roman. C’était pour moi une façon d’indiquer au lecteur où je me
logeais, de lui faire part de mon état d’âme en quelque sorte, de lui éviter
une éventuelle déconvenue. En ce domaine, j’ai la plupart du temps eu tendance
à citer des phrases à première vue anodines qu’avaient écrites des auteurs peu
ou pas célébrés. Si, au cours des années, j’ai transcrit dans un cahier de
courts extraits de livres lus, ce n’était donc que pour mon propre usage. Il
me semblait que certaines phrases qui avaient retenu mon attention méritaient
de ne pas être effacées de mon souvenir. Il m’est très souvent arrivé de
retourner à ce cahier dont les pages sont maintenant jaunies. Pourquoi ai-je
décidé d’exhiber mon cahier bleu? Bien modestement, en catimini, mais de le
soumettre à un lecteur éventuel? Un écrivain n’écrit pas pour ses tiroirs. Il
doit en être un peu de même pour ses notes de lecture qu’il n’a jamais
montrées à personne. Il a tout à risquer. Puisque ses choix sont personnels,
qu’il les a souvent tenus pour secrets. Avec l’âge, la discrétion s’en est
allée. Du moins faut-il le croire. Peut-être. Car, si l’illusion est une
maladie infantile, la désillusion est sans nul doute une maladie sénile.
Oreste Del Buono, Rien que la vie La vie se crée dans le délire et se défait
dans l’ennui. Cioran, Précis de décomposition Cinquante ans. Trop peu pour
rester, trop peu pour partir, pas encore bons pour la paix, plus assez bons
pour l’amour. G. A. Borgese, La Ville inconnue Les plus grands malfaiteurs de
l’histoire sont ceux qui se sont souciés avec une ardeur indiscrète du bonheur
des autres. Marcel Jouhandeau, La Vertu dépaysée Moi, l’aristocrate, le
réfractaire par excellence, j’aurai eu une existence d’épicier. Paul Léautaud,
Journal littéraire
voire d’un roman. C’était pour moi une façon d’indiquer au lecteur où je me
logeais, de lui faire part de mon état d’âme en quelque sorte, de lui éviter
une éventuelle déconvenue. En ce domaine, j’ai la plupart du temps eu tendance
à citer des phrases à première vue anodines qu’avaient écrites des auteurs peu
ou pas célébrés. Si, au cours des années, j’ai transcrit dans un cahier de
courts extraits de livres lus, ce n’était donc que pour mon propre usage. Il
me semblait que certaines phrases qui avaient retenu mon attention méritaient
de ne pas être effacées de mon souvenir. Il m’est très souvent arrivé de
retourner à ce cahier dont les pages sont maintenant jaunies. Pourquoi ai-je
décidé d’exhiber mon cahier bleu? Bien modestement, en catimini, mais de le
soumettre à un lecteur éventuel? Un écrivain n’écrit pas pour ses tiroirs. Il
doit en être un peu de même pour ses notes de lecture qu’il n’a jamais
montrées à personne. Il a tout à risquer. Puisque ses choix sont personnels,
qu’il les a souvent tenus pour secrets. Avec l’âge, la discrétion s’en est
allée. Du moins faut-il le croire. Peut-être. Car, si l’illusion est une
maladie infantile, la désillusion est sans nul doute une maladie sénile.
Oreste Del Buono, Rien que la vie La vie se crée dans le délire et se défait
dans l’ennui. Cioran, Précis de décomposition Cinquante ans. Trop peu pour
rester, trop peu pour partir, pas encore bons pour la paix, plus assez bons
pour l’amour. G. A. Borgese, La Ville inconnue Les plus grands malfaiteurs de
l’histoire sont ceux qui se sont souciés avec une ardeur indiscrète du bonheur
des autres. Marcel Jouhandeau, La Vertu dépaysée Moi, l’aristocrate, le
réfractaire par excellence, j’aurai eu une existence d’épicier. Paul Léautaud,
Journal littéraire
S'identifier pour envoyer des commentaires.