L’Allemagne religieuse et l’évolution du protestantisme contemporain
EAN13
9782384691500
Éditeur
Editions Homme et Litterature
Date de publication
Langue
français
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L’Allemagne religieuse et l’évolution du protestantisme contemporain

Editions Homme et Litterature

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Quelques mois avant le XIXe siècle, parut à Berlin, en cinq chapitres, un
court volume intitulé : De la religion : Discours aux esprits cultivés parmi
ses détracteurs. L’auteur, bientôt connu, s’appelait Schleiermacher. Il règne,
depuis près de cent ans, sur le protestantisme allemand. Ses spéculations ont
formé beaucoup d’esprits, ses méditations plus de consciences encore ; ceux
qu’effraie son panthéisme sont captivés par son sens religieux ; si l’on ne
suit pas ses déductions, l’on s’incline devant ses intuitions. Le philosophe,
en lui, provoque des réserves ; mais on entrevoit, en même temps, un homme de
haute et grave piété, une façon de prophète, à qui l’on s’abandonne. Où donc
conduit-il, par quelles étapes et vers quel but ?

L’absorption du fini dans l’infini, de l’individu dans le tout, de la personne
humaine dans cette immense œuvre d’art qui est l’univers : voilà le résumé du
panthéisme. Le même être qui, considéré en sa multiplicité, s’appelle
l’univers, est dénommé Dieu si on le considère en son unité ; tout homme est
comme un phénomène de cette essence ; tout homme subit et recueille les
pulsations de cet être universel. Dès lors, le sentiment de dépendance absolue
de l’homme à l’égard de l’univers et le sentiment de dépendance absolue de
l’homme à l’égard de Dieu se ramènent à une seule et même impression : la
philosophie panthéiste aboutit au premier sentiment ; et quant au second, il
est la meilleure définition que Schleiermacher puisse donner de la religion.
Or l’intention de Luther, paralysée par deux siècles et demi de mesquineries
théologiques et de religions d’Etat, fut de mettre l’homme en un rapport
personnel avec Dieu ; Schleiermacher, avec des considérants panthéistes,
ressuscite et réalise cette intention. Entre l’homme et Dieu, le «
supranaturalisme » interposait une barrière de dogmes, le rationalisme une
barrière de chicanes dogmatiques : d’une part un écran, qui interceptait la
vérité ; d’autre part un tamis, qui la dénaturait en la voulant filtrer. C’en
est fait de ces entraves. La religion est le sens intime du contact avec Dieu.
Ce n’est point dans les livres, et ce n’est point non plus dans les traditions
qu’elle a son siège, c’est dans notre cœur.
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