Le dix-huit brumaire
EAN13
9782384422586
Éditeur
La Gibecière à Mots
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le dix-huit brumaire

La Gibecière à Mots

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782384422586
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    1.99
Jacques Bainville (1879-1936)

Sainte-Beuve remarque dans ses Lundis que les trois mots qui caractérisent les
principales époques de la Révolution ont été prononcés par Sieyès, homme
sentencieux. Au mouvement de 1789, il avait donné sa formule : « Qu’est-ce que
le Tiers-État ? Rien. Que doit-il être ? Tout. » De la Terreur, Sieyès disait
simplement : « J’ai vécu. » À la fin du Directoire, il murmurait : « Je
cherche une épée. »

La Révolution en était là en 1799. Elle avait besoin d’une épée, d’un
militaire et d’un coup d’État. Il faut donc se défaire tout de suite de l’idée
que le 18 brumaire ait été, dans son principe, un attentat réactionnaire. On
ne comprend bien cette « journée » fameuse, qui continue tant de « journées »
révolutionnaires, qu’à la condition de savoir qu’elle a été provoquée dans
l’intérêt de la Révolution, pour raffermir la Révolution et en poursuivre le
cours, par des hommes qui tenaient au nouvel ordre de choses comme à leur
propre bien.

Il y avait déjà longtemps que les affaires allaient mal. Les inquiétudes des
dirigeants n’étaient pas nouvelles. Et la principale de ces inquiétudes,
c’était que la France, lasse du désordre, de la détresse financière et surtout
de la guerre sans fin, ne retournât à la monarchie.

À cette époque, la réaction était le parti de la paix. La Révolution voulait
et devait continuer la guerre. Deux ans plus tôt, les élections ayant donné
une majorité de modérés et de royalistes, il avait déjà fallu appeler un
soldat. Augereau et les grenadiers avaient chassé les Conseils par le coup
d’État de fructidor. Et Augereau avait été désigné et prêté pour cette
opération par le général en chef de l’armée d’Italie, qui, en vendémiaire,
s’était signalé à l’attention des républicains en réprimant à Paris une
insurrection royaliste.

Le 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799) : le coup d'état qui mit fin au
Directoire et à la Révolution.
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